
Saint-Hyacinthe, le 6 juin 2025 – TechniTextile Québec, le créneau d’excellence des matériaux textiles techniques du Québec, vise à relancer la chaîne d’approvisionnement, de transformation et de production régionale de laine québécoise et canadienne, ici même au Québec, d’ici la prochaine année.
Piloté par des industriels et des experts du Québec, cet ambitieux projet réunit l’expertise et le savoir-faire de J. Underhill, Agence de laine canadienne, Filature Lemieux, Milo & Dexter, Laine Pierre, Duray et du Groupe CTT.
« La laine fait partie de notre histoire et de notre héritage. Par le biais de ce projet collaboratif réunissant plusieurs acteurs de l’industrie, nous entendons établir une filière régionale, structurée et compétitive, en mesure de fabriquer des textiles durables et biodégradables ainsi que des produits innovants de haute qualité. Nous avons pour ambition d’explorer de nouveaux marchés et de tirer parti des opportunités de croissance. En misant sur une production régionale de fibre naturelle, nous réussirons aussi à réduire notre dépendance aux importations », déclare Dany Charest, directeur général de TechniTextile Québec.
« Saint-Hyacinthe a toujours été un pilier historique de l’industrie textile québécoise, et ce nouveau projet de relance de la production de laine s’inscrit parfaitement dans sa tradition d’excellence et d’innovation. Grâce au Groupe CTT, qui détient une expertise de pointe en caractérisation de la laine dans son laboratoire de Saint-Hyacinthe, notre ville se distingue de nouveau au cœur de cette filière porteuse, symbole de notre patrimoine industriel québécois », soutient Chantal Soucy, députée de Saint-Hyacinthe.
L'étude de faisabilité technique et économique – dont la réalisation s’échelonnera au cours des 12 à 18 prochains mois – bénéficie d’un financement de 358 000 $ du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) via la démarche ACCORD et d’un investissement privé équivalent, soit d’un budget total de plus de 700 000 $. Cet appui financier stratégique permettra, entre autres, de réaliser des tests de validation, des prototypes ainsi qu’une étude de marché.
« Ce projet ambitionne de redonner à la laine une place de choix au sein de l’industrie québécoise des textiles, tout en stimulant l’innovation et la collaboration entre les acteurs de ce secteur névralgique de l’économie. La laine des moutons élevés au Québec et au Canada présente des propriétés uniques, telles que la douceur, la souplesse, la résilience et le contrôle thermique ainsi que des caractéristiques intrinsèques ignifuges et autoextinguibles. Ces qualités en font une fibre idéale pour divers produits textiles, tels que des couvertures, des tapis, des chaussettes et certains types de vêtement », explique Jane Underhill de J. Underhill, Agence de laine canadienne.
Vers la création d’une filière régionale et écoresponsable de la laine au Québec
Les industriels et experts du Québec profiteront de cette étude pour évaluer la performance, la tolérance, la durabilité, la qualité et le coût de revient. Dans le cadre de cette démarche, ils seront aussi appelés à tester de nouvelles méthodes et techniques en vue d’optimiser le processus de fabrication et d’améliorer l’efficacité et la productivité de leurs organisations respectives.
Au cours de la prochaine année, plus de 6 000 livres de toison de mouton seront transformées pour fabriquer des produits filés, tissés, tricotés et tressés avec de la laine québécoise et canadienne et parfois des mélanges de laine importée.
La gestionnaire de projet, Jane Underhill, jouera un rôle clé, afin d’assurer un approvisionnement continu de cette matière première abondante et sous-exploitée, en collaboration avec une quinzaine de fermes spécialisées dans l’élevage ovin.
Filature Lemieux – l'une des trois filatures d’envergure commerciale toujours en activité au Canada – réalisera la majeure partie du travail de filature, d’analyse et de caractérisation des fils. « C’est la première fois que nous allons tester la laine québécoise et canadienne et comparer ses propriétés à celles de lots provenant de Nouvelle-Zélande et d’Angleterre. Cet exercice nous permettra de définir un positionnement distinctif et une image de marque forte, d’établir une gamme de produits arrimées aux propriétés uniques de notre laine et d’élaborer un plan de commercialisation. À l’issue de cette démarche, nous entendons lancer un nouveau fil de tricot et accroître la proportion de laine d’ici dans les produits fabriqués à notre usine de Saint-Éphrem-de-Beauce », affirme M. Serge Lemieux, président de Filature Lemieux.
Duray a déjà amorcé son mandat, qui inclut la filature et la confection de bas de grande qualité, de couleur naturelle. Chaque année, l’entreprise familiale, reconnue pour son authentique bas de laine canadien depuis trois générations, fabrique 1 000 000 de paires de bas vendus à travers le Canada.
La nouvelle recrue de l’écosystème du textile québécois, Laine Pierre, réalisera le tissage de couvertures et de tapis. L’atelier de Val-des-Sources, dirigé par Liz Pead, allie technologies de pointe et arts textiles pour créer des pièces remarquables rehaussées grâce à une coloration végétale artisanale ou naturelle. L’atelier se distingue par son agilité et sa capacité remarquables de collaborer autant avec les petits que les grands éleveurs d’ovins.
« Nous sommes enthousiastes de faire partie de cette aventure qui nous permettra de recréer ces liens essentiels avec les éleveurs de moutons et chacun des acteurs de cette grande chaîne de valeur. La laine fait partie de notre ADN et nous souhaitons transmettre notre passion à la jeune génération afin de les inspirer à joindre ce secteur aux valeurs authentiques et durables », affirme M. Jobair Jaber, fondateur et directeur général de Milo & Dexter. Son équipe a pour mandat de tester différents fils sur leurs machines à tricoter et de vérifier si les produits confectionnés répondent aux besoins et aux attentes de la clientèle.
Grâce à l’achat de nouveaux équipements spécialisés, le Groupe CTT se prépare à mener l’ensemble des tests selon la méthodologie internationale IWTO et ASTM. « Nous sommes à développer cette expertise qui nous permettra de caractériser la laine au sein de notre laboratoire de Saint-Hyacinthe », explique M. Valerio Izquierdo, vice-président, Développement des affaires et partenariats du Groupe CTT.
Cette initiative favorisera l’établissement d’alliances et de collaborations stratégiques avec des créneaux, des associations sectorielles, des centres collégiaux de transfert de technologies (CCTT) et des centres de recherche ainsi que des regroupements, tels que Les Éleveurs d'ovins du Québec (LEOQ), La Société des éleveurs de moutons de race pure du Québec (SEMRPQ), Le Centre d’expertise en production ovine du Québec (CEPOQ), le Conseil canadien de la laine et l’International Wool Textile Organisation (IWTO). L’étude de faisabilité permettra aussi de créer des ponts avec des industries pouvant bénéficier de la laine dans le cadre de leurs activités, comme les secteurs des matériaux de renfort et du développement durable.
À propos de l’industrie du textile
Selon le CSMO Textile, l’industrie québécoise du textile regroupe près de 400 entreprises spécialisées dans la fabrication de textiles, de produits à base de textiles et de vêtements tricotés. Celle-ci produit près de 50 % du textile canadien et se distingue par l’étendue des domaines qui la compose. Elle constitue l’un des secteurs névralgiques de l’économie du Québec depuis plus de 150 ans et continue de se démarquer par ses avancées remarquables dans le développement de matériaux techniques à valeur ajoutée. Le monde du textile emploie au-delà de 10 000 personnes.
À propos de TechniTextile Québec
TechniTextile Québec, créneau d’excellence créé en 2017, réunit l’ensemble des acteurs industriels, techniques, scientifiques et gouvernementaux impliqués au sein de la chaîne de valeur du secteur des matériaux textiles techniques au Québec. Le pôle d’expertise, une initiative de la démarche ACCORD du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, vise ainsi à favoriser le développement durable de l’industrie.
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