Les actualités 
de TechniTextile

TechniTextile Québec participe au panel de la tournée régionale Talan 2025 - Impératif productivité

TechniTextile Québec participe au panel de la tournée régionale Talan 2025 - Impératif productivité

Faire mieux, ensemble : repenser la productivité à l’échelle des PME manufacturières

 

Le 22 mai dernier dans le cadre de l'assemblée générale de Drummond Économique, notre directeur général, Dany Charest, a participé à un panel de discussion dans le cadre de la Tournée de la productivité 2025 – Impératif productivité, un événement phare organisé par Talan, FCEI et plusieurs partenaires régionaux. Ce panel de discussion présenté devant 200 personnes réunissait :

  • Bernard LeBlanc, directeur principal – services-conseils en gestion des opérations chez Talan ;
  • Vincent Pâquet, analyste principal des politiques à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) ;
  • Gerry Gagnon, directeur général chez Drummond Économique.

La discussion était animée par Louis Duhamel, président de LJD Conseils et chroniqueur au Journal Les Affaires.

En tant que représentant du créneau d’excellence TechniTextile Québec, Dany Charest a partagé une perspective sectorielle et entrepreneuriale ancrée dans le concret, tout en abordant avec nuance les grands enjeux qui freinent ou accélèrent la productivité au Québec. Voici un résumé bonifié de son propos.

 

Comment briser le statu quo en matière de productivité au Québec ?

Dany Charest a rappelé qu’une mesure éclairée de la productivité, fondée sur la valeur ajoutée divisée par les ressources requises, invite à revoir notre angle d’approche. «Les indicateurs démontrent que le Québec a beaucoup misé ces dernières années sur le dénominateur de la productivité - réduire les coûts, optimiser les ressources — mais trop peu sur le numérateur, soit « la création de valeur », a-t-il souligné. Les investissements à la baisse en matière d'innovation, de recherche et développement du grand secteur manufacturier en témoignent malheureusement.

C’est précisément sur ce "numérateur" que les entreprises du créneau des matériaux textiles techniques ont choisi de concentrer leurs efforts. Les investissements privés de plusieurs millions de dollars réalisés dans des projets d’innovation collaborative en sont la preuve éloquente. L’objectif, positionner le secteur des textiles techniques sur des marchés à forte valeur ajoutée, où l’expertise, la performance et la différenciation priment. Une stratégie qui leur permet de s'élever au dessus des marchés de commodité, où la concurrence se joue essentiellement sur les prix.

Briser le statu quo exige deux leviers majeurs sur lesquels TechniTextile Québec agit concrètement :

  • Le maillage intersectoriel pour exposer les PME du secteur à de nouveaux besoins inusités et leur permettre de travailler sur des innovations collaboratives ;
  • Des chocs positifs, comme les missions technologiques (salon ITMA) ou le benchmarking (Baromètre industriel des textiles techniques, en collaboration avec STIQ).


« En 2025, tout le monde a la tête dans le guidon. Pour agir, il faut créer les conditions de la réflexion partagée et appuyer les actions collaboratives. »

 

Quelles sont les meilleures solutions pour améliorer la productivité ?

Sans minimiser l’importance de la modernisation des équipements et de l’optimisation des processus, Dany Charest a recentré le débat sur un enjeu tout aussi stratégique : la relève. Le véritable défi, selon lui, réside dans le fait que 86 % des PME du secteur textile technique sont confrontées à un manque de relève compétente pour maintenir et faire évoluer la valeur ajoutée bâtie au fil des années. Un problème d’autant plus préoccupant que le Québec ne dispose d’aucune formation technique spécialisée en production textile, ce qui accentue le risque de perte de savoir-faire dans les prochaines années.

Parmi les solutions concrètes évoquées :

  • Capturer la connaissance implicite détenue par les employés d’expérience avant qu’elle ne disparaisse ;

  • Implanter des outils de gestion des connaissances pour structurer, documenter et transmettre les savoir-faire clés ;

  • Déployer des outils numériques et des solutions d’intelligence artificielle pour mieux concevoir, mieux programmer et mieux transmettre les instructions de travail, de manière à démocratiser et fiabiliser le rôle des opérateur·trices textiles.

« Si on veut que nos entreprises restent compétitives, il faut rendre le savoir accessible, pas rare. La productivité de demain passe par la transmission du savoir, autant que par la technologie. » Dans ce contexte, l'intelligence artificielle jouera un rôle clé.

 

Quelles sont les conditions gagnantes pour faire aboutir un projet ?

Avec plus de 60 % des entreprises comptant moins de 50 employés, il faut adapter les projets à la réalité des petites structures. Dans ce contexte, la gestion du portefeuille de projets et tout particulièrement, la gestion de l'intégration d'un projet, deviennent une nécessité pour réussir ses projets d'amélioration de la productivité.

En 2025, avec une masse critique d'employés souvent insuffisante, il est primordial de choisir les bons projets et surtout, d'avoir un nombre juste de projets pour les ressources et l'expertise disponible.

Dany Charest a également souligné la complexité croissante de la gestion d’une entreprise en 2025. Qu’il s’agisse de planification stratégique, de gestion des opérations, de virage numérique ou de développement durable, toute organisation – peu importe sa taille – doit composer avec une quinzaine de processus stratégiques incontournables. Or, dans une PME de 50 employés ou moins, il est illusoire de penser pouvoir compter sur un expert dédié à chacun de ces domaines clés, comme l’automatisation, l’industrie 4.0 ou l’environnement. Cela renforce l’importance des réseaux, du maillage sectoriel et de l’accompagnement ciblé pour permettre à ces entreprises de relever les défis de la productivité.

« Dans une petite entreprise, chaque personne compte. La réussite repose sur la clarté, le soutien structuré et un bon ancrage. »

 

Que peuvent faire les gouvernements pour accélérer la productivité ?

Dany Charest a de nouveau insisté sur un facteur trop souvent négligé : la taille réelle des entreprises. Pour lui, un constat s’impose pour les gouvernements : 93 % des entreprises manufacturières québécoises comptent moins de 100 employés. Cette réalité doit impérativement guider la conception des programmes, des aides et des politiques publiques.

Autrement dit, il faut penser à l’échelle des PME, pas selon les standards des grandes entreprises. Cela implique non seulement des démarches allégées et des exigences réalistes, mais aussi un langage, des outils et une terminologie adaptés à ceux et celles qui devront lire, comprendre et mettre en œuvre ces programmes sur le terrain.

Concrètement : 

  • Alléger les programmes et en faciliter l'utilisation par des gens en entreprise.
  • Appuyer les contributions en nature qui dérisquent l'expérimentation et l'acquisition de savoir-faire.
  • Soutenir et renforcer les regroupements sectoriels tels que les créneaux d'excellence qui favorisent le maillage et l'entraîde.
  • Valoriser l’intelligence collective et les projets partagés.


« Ce que les PME demandent, ce n’est pas que l’état, ni que les consultants fassent les projets à leur place. C’est qu’on les appuie pour les lancer… et les amener à bon port. »

 

Conclusion

Cette participation de TechniTextile Québec s’inscrit dans notre volonté de faire entendre la voix des PME textiles techniques, vêtements et chaussures pour proposer des pistes d’action concrètes et structurantes. La productivité se bâtit dans le réel, à partir de la diversité de nos entreprises et de la force de nos réseaux.

 

Pour en apprendre davantage sur le panel, vous pouvez aussi consulter cet article du journal L'Express : La mobilisation manufacturière s’arrête à Drummondville - L'Express

 

Retour à la liste des nouvelles

Des nouvelles
innovantes vous
attendent

L'industrie québécoise des textiles techniques est connue pour son engagement envers l'innovation. Pour ne rien manquer de l’actualité qui touche ses acteurs, abonnez-vous à notre infolettre.

S’inscrire